L’enseignement à Kanshoji

La spécificité du zen est la transmission de l’enseignement bouddhiste en dehors des écritures, de personne à personne.

À Kanshoji, l’enseignement est donné par Taiun Jean-Pierre Faure, qui a reçu la transmission du Dharma de Dônin Minamisawa Zenji, abbé du temple de Eiheiji.

L’enseignement de Taiun Jean-Pierre Faure s’appuie sur celui de Shakyamuni Bouddha réécrit à chaque époque.
Il prend les différentes formes traditionnelles du zen sôtô (voir aussi page « Bouddhisme Zen Sôtô »).

Tous les enseignements sont traduits en anglais.

Kusen

Enseignement oral donné durant zazen

Le kusen est l’enseignement oral donné par le maître pendant zazen.

Ce n’est pas de la littérature. Les phrases sont simples, courtes, directes. Le kusen s’adresse au cerveau profond, au cœur du disciple ; le disciple ne doit pas chercher à le comprendre par le mental.

Croire qu’on amène la paix par la guerre est une vision non seulement ordinaire, mais aussi contre-productive. Ce n’est pas par la haine, qu’on amène l’harmonie et la paix. Ce n’est pas en entrant dans le monde avec ses colères, ses indignations, ses idéologies, que l’on amène la paix dans le monde. Bouddha, les patriarches, les maîtres zen disent que c’est en entrant dans le monde avec un esprit en paix, clair, ouvert, sans préjugés, que l’on apporte la paix.

Dans le bouddhisme, on parle du renversement du socle : descendant dans les couches profondes de l’être, au-delà de toute formulation, de toute fabrication mentale, on trouve le silence, la lumière et la paix. C’est avec cet esprit qu’il faut entrer dans le monde. À l’inverse, ordinairement, on entre dans le monde armé de ses convictions, prêt à se battre contre ceux qui « se trompent », sans voir que l’on est arrogant et porteur de guerre.

Tout ce que propage la rumeur, tout ce qui reste à la surface des choses, qu’on entend à la télé ou à la radio, tout cela ne permet pas d’amener la paix. Ce n’est pas en venant ajouter sa colère, son indignation ou son ignorance que l’on amène la paix. Renverser notre vision, renverser le socle. Mettre à la première place ce qui est profond, ce qui est clair, ce qui est en paix, c’est-à-dire notre esprit originel, avant qu’il ne soit souillé, avant que les mots n’apparaissent. C’est avec cet esprit qu’il faut rentrer dans le monde, pour aider le monde à aller vers la paix.

C’est l’enseignement du Bouddha.

C’est comme cela qu’au milieu du samsara, on peut vivre le nirvana.

Ce n’est pas en hurlant avec les loups qu’on amène la paix, la fraternité, l’égalité, la liberté.

Ce n’est pas en dénonçant les erreurs des autres, ce n’est pas en se donnant le droit d’accuser les autres ; c’est bien plus en tournant le regard vers l’intérieur, en voyant ses propres erreurs, en décidant d’aller au-delà de ses propres erreurs qu’on accède à la paix. C’est cela qu’il faut enseigner à nos semblables : la paix en chacun de soi, la paix dans le monde.

Ce n’est pas suffisant de déambuler dans les rues avec des pancartes, affirmant que la paix c’est mieux que la guerre, affirmant que l’harmonie c’est mieux que la disharmonie ; ce n’est pas suffisant.

L’esprit est la racine de toutes choses. C’est quand notre esprit est en paix, ouvert aux autres, que l’on peut – sans se mettre au-dessus des autres –, marcher avec le monde et répondre à la demande du monde. Chacun doit réfléchir à ce qu’implique l’enseignement du Bouddha dans la réalité. Il ne faut pas en rester seulement au niveau des mots.

Être dans la bien-pensance, dans le politiquement correct, n’est pas suffisant.

Il est important d’avoir une pratique spirituelle, celle qui nous amène au-delà de tout, qui nous amène à un esprit large, à une vaste perspective, qui inclut tous les aspects de la réalité.

Accéder à une perspective large, au-delà de toute idéologie, l’esprit ouvert, clair, en paix. C’est avec cet esprit qu’il faut marcher dans le monde. C’est ainsi, sans le savoir, qu’on aide le monde.

Taiun JP Faure, juin 2025

Devenir profond

Appréciez l’instant présent. Il n’y a rien d’autre que l’instant présent. L’univers existe dans sa totalité, dans l’instant présent et seulement dans l’instant présent. Le passé se termine toujours dans l’instant présent.…

Oublier le petit moi, devenir l’univers tout entier

Dans le bouddhisme on définit toujours le moi comme ce qui possède le corps et l’esprit et les dirige. Bien sûr, un tel moi n’existe pas ; c’est seulement une fabrication mentale, une illusion. En fait, on ne peut pas séparer une…

Le don du dharma

Ayant découvert les souffrances existentielles des êtres humains – la maladie, la vieillesse, la mort, etc. –, Shakyamuni Bouddha a quitté le palais de son père. Il a suivi les nombreux enseignements qui existaient de son temps en Inde,…

Chosan

Rencontre avec l’abbé

Le maître parle librement du Dharma en présence de ses disciples, autour d’une tasse de thé.
Enseignement en relation avec les situations rencontrées chaque jour.

Un monastère n’est pas grand parce qu’il a beaucoup de disciples.
Il est grand parce qu’on y pratique chosan chaque jour.
Maître Dôgen

Zen et psychanalyse

" [...] Le zen est un tout autre propos, qui n’est pas de réparer l’égo, de le rendre compatible avec la société avec ses semblables. Le zen s’occupe de problèmes d’une autre nature [...]"

Chôsan sur le bouddhisme engagé

Les prémices de ce shôsan sont un film, Le vénérable W, à propos d'un moine birman qui incite au racisme à l'égard de l'Islam. J'ai des réserves à l'égard du bouddhisme engagé qui glisse vers la politique. Ce moine, qui montre…

Mondo

Questions / Réponses

Le mondo est l’occasion pour le disciple de poser une question au maître sur des aspects de l’enseignement et de sa réalisation dans la vie quotidienne.

Teisho

Enseignement bouddhiste sous forme de conférences

Kongôkyô, le Sûtra du Diamant (Taiun Jean-Pierre Faure)

Je voudrais vous présenter quelques aspects du Sutra du Diamant qui vous donneront peut-être envie de le lire, et surtout de le pratiquer. Le diamant est ce qu’il y a de plus précieux. J’ai appris qu’il existe une étoile constituée…

Être moine aujourd’hui en Occident (Taiun JP Faure – Colloque AZI 2014)

L’être humain, animal religieux L’absolu est présent au cœur de tous les phénomènes de l’univers ; la Voie est pratiquée par tout l’univers naturellement, inconsciemment, automatiquement. De là, la question que se posait maître…

Témoignage sur la vie monastique (Yashô Valérie Guéneau – Colloque AZI)

  Comme vous le remarquez, on peut vivre dans un monastère depuis de nombreuses années et être tout à fait normal ! Dans notre sangha AZI, certains imaginent les moines et nonnes vivant dans un monastère comme des « extraterrestres »,…

Foire Aux Questions

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Il n’y a pas d’esprit sans corps, il n’y a pas de corps sans esprit. Ce sont en fait deux aspects d’une seule et même réalité.
Quand corps et esprit sont unifiés, nous restons présents à l’ultime réalité, comme Bouddha Shakyamuni le dit si bien : “le son entendu et celui qui l’entend sont aussitôt oubliés”. C’est ce que nous prenons l’habitude de faire en zazen.
Ce qui revient à dire que, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes plongés, nous y sommes totalement ouverts, disponibles.
Quand nous laissons passer tout ce qui apparaît à la conscience, sans fuir ni rejeter quoi que ce soit, rien de nous sépare de la réalité. Corps et esprit en unité, nous devenons un avec toutes les existences de l’univers. C’est à partir de l’unité avec toutes les existences que nous pouvons leur répondre avec sagesse et compassion.

Zazen n’est pas au service de quoi que ce soit. Zazen n’est que la manifestation de l’ultime réalité qui n’a pas de fin en soi. Amener en nous cette dimension ultime  a le pouvoir de changer notre vie… On prend conscience alors que nos points de vue, nos conceptions, nos interprétations sont toutes relatives et qu’en aucun cas elles ne doivent être confondues avec l’ultime réalité.

Une vision fausse de la réalité nous fait croire que toutes choses de la vie sont permanentes, solides, ayant une existence propre, indépendante des autres. Alors que c’est tout le contraire.
La réalité, c’est que toute chose de la vie est impermanente, existe en interdépendance avec toutes les autres, n’a pas d’existence séparée des autres.

Le Bouddha enseigne que c’est nous, par notre ignorance, notre avidité et notre aversion, qui causons notre propre souffrance. En corollaire, il affirme que nous pouvons échapper à notre souffrance en nous libérant de ces trois souillures appelées encore trois poisons.
L’ignorance (l’égarement) :
C’est être aveugle à la vraie nature de la vie, à la vraie nature de toutes choses, appelée nature de Bouddha. Cette ignorance nous empêche de mener notre vie de façon juste et harmonieuse car nous ne voyons pas la réalité telle qu’elle est.
L’avidité (la convoitise) :
Négligeant notre véritable nature et celle de toute chose, nous ne connaissons pas le sentiment satisfaisant de paix et de plénitude. Il en résulte un état de frustration et de manque qui nous pousse à rechercher le bonheur dans la possession de biens matériels, de positions dans la société,  de renommée, de reconnaissance, etc.
L’aversion (colère, violence, haine…)
Ignorant l’état d’éveillé, nous en venons à accuser les autres , à avoir de l’aversion pour tout ce qui nous dérange et à faire preuve de colère et de haine vis-à-vis de l’extérieur.
C’est parce que nous suivons, souvent sans le savoir, les trois poisons que nous entretenons avec le monde des relations pas justes qui empêchent notre épanouissement et celui des autres.

La pratique de la voie du Bouddha consiste à agir avec sagesse et compassion. Cela se réalise quand nous nous libérons des trois poisons — que sont l’ignorance, l’avidité, l’aversion — et de tous les flux toxiques qui en découlent. Dans ce cas, nous ne sommes plus enfermés dans nos pensées égoïstes et de ce fait pas séparés des autres existences. Nous voyons les autres tels qu’ils sont avec leurs joies et leurs peines ; nous éprouvons l’envie de les aider dans leur souffrance. Être dans la compassion, c’est être en unité avec l’autre. La rivière du don coule alors naturellement et librement entre toutes les existences. Libérés des trois poisons, la vertu du don se manifeste d’elle-même. C’est une caractéristique du fonctionnement de Bouddha.

Poèmes

La silencieuse intelligence que maître Ryokan avait de la vie
se communiquait à tous comme une guérison virale.

Christian Bobin

Emissions Sagesses Bouddhistes

  • Kanshoji, monastère zen dans le Périgord Vert
  • Quelle place et quel sens donner à la vie monacale ?
  • Comprehension du Bouddhisme par les occidentaux, difficultés et pièges.
  • La relation maître disciple
  • La résonance dans la voie du Bouddha
  • Le désir d’appropriation, sources de toutes les souffrances