Qui sommes-nous ? De minuscules êtres vivants dans l’immensité du temps, marchant dans la longue nuit, marchant dans la souffrance avec dédain, parfois avec désespoir. Ces petits êtres humains, avec leur ego si puissant, volent le feu aux dieux, accrochent des fleurs aux vêtements de Bouddha, ressentent parfois de l’effroi devant l’immensité noire de l’univers… Ces minuscules êtres humains méritent tout notre amour. La faiblesse de cet ego si envahissant mérite toute notre compassion.

Cet ego se pose des questions sans réponse : qui nous a donné ces yeux ? Pourquoi existons-nous ? Pourquoi l’univers plutôt que rien ? Je suis touché par le courage de l’être humain. Quand il questionne, le ciel ne répond pas, Bouddha ne répond pas. Doit-il être malheureux pour autant ? Égaré pour autant ? Désespéré de sa condition humaine ?

Shakyamuni Bouddha nous dit : « Tel que vous êtes, vous êtes Bouddha. » Cessez votre errance, séchez vos larmes. Ne gaspillez pas votre vie à des questions sans réponse. Consacrez-vous sans détour à l’absolu. Comme disait Dylan : la réponse est dans le vent, dans le vent du Dharma, insaisissable, celui qui amène à coup sûr l’amour, la paix, la non-peur.

Acceptez que l’œil ne voie pas l’œil, que Bouddha ne sache pas qu’il est Bouddha. Mais consacrez toutes vos énergies à la vie, qui est là, qui palpite et qui demande toute notre attention, tout notre amour.

Taiun, abbé de Kanshoji, le 1er novembre 2016